L'univers de Billie

Ce que Billie m’a appris sur la vulnérabilité.

Je crois que la première chose que Billie m’a apprise, c’est que la vulnérabilité n’a rien à voir avec la faiblesse. Qu’on peut être solide et trembler en même temps. Qu’on peut tomber, douter, s’effondrer un peu sans que ça annule tout ce qu’on est.

Quand je l’ai découverte, j’ai eu l’impression qu’elle parlait à ma place.  Je n’ai jamais su mettre des mots sur ce que je ressens, j’ai toujours eu peur de trop dire, de déranger. Alors j’ai ri, j’ai joué le rôle de celle qui va bien. Mais en l’écoutant, j’ai compris que garder tout à l’intérieur, c’est aussi une forme de douleur. Et que parfois, se laisser atteindre, c’est déjà une manière de guérir.

Être à fleur de peau, ce n’est pas être fragile.

Dans ses chansons, Billie ne se cache pas derrière de grands discours. Elle parle des choses simplement : de la fatigue, la peur, la solitude. Elle ne dramatise pas, elle ne s’excuse pas non plus. Et c’est ça, la vulnérabilité : oser montrer, non pas pour être comprise, mais pour être vraie.

En écoutant ses paroles, j’ai compris qu’on pouvait être triste sans être pathétique. Qu’on pouvait avoir mal et rester digne. Qu’il n’y a pas besoin d’aller bien pour être légitime. 

Elle m’a appris qu’on peut dire “je ne vais pas bien” sans que ce soit une demande d’aide mais juste une reconnaissance de ce qui est là.

Billie parle souvent bas. Elle murmure plus qu’elle ne chante. Et c’est une de ses plus grandes leçons : la vulnérabilité n’a pas besoin de crier pour exister.

Moi qui ai toujours eu du mal à parler, à expliquer ce qui se passe dans ma tête, j’ai compris, grâce à elle, que le silence pouvait aussi être une forme d’expression. Que la douceur pouvait être une force. Qu’on pouvait être entendue autrement.

Ses chansons sont devenues un langage parallèle : celui de ce qu’on ressent sans savoir le dire. 

Et c’est dans ce langage-là que j’ai trouvé un refuge.

La vulnérabilité comme forme de courage.

Billie n’a jamais cherché à être parfaite. Elle parle de ses peurs, de son corps, de son anxiété, sans fard. Elle se montre entière, même quand elle se sent vide.

Et ça, c’est du courage.

Parce qu’être vulnérable, c’est oser être vue sans armure. C’est dire “je ne contrôle pas tout”, dans un monde où tout le monde prétend aller bien. 

Grâce à elle, j’ai compris que la force ne se mesure pas à la solidité, mais à la sincérité. Être forte, parfois, c’est juste continuer à avancer même quand on a mal.

Sa musique m’a réconciliée avec cette partie de moi que je voulais cacher : celle qui doute, qui ressent trop, qui pleure sans raison. Et aujourd’hui, je crois que c’est ça, être vulnérable : accepter d’être traversée par la vie sans chercher à tout maîtriser.